L’absence d’augmentation des capacités d’Orano sur le site du Tricastin pourrait conduire à une concentration des capacités d’enrichissement en Europe sur son concurrent URENCO. Cela génèrerait
un risque de monopole sur cette technologie, et, d’autre part, moins de retombées pour le territoire et les emplois du site du Tricastin.
Par ailleurs, dans l’hypothèse la plus défavorable, une
pénurie d’uranium enrichi aggraverait encore la situation et aurait des conséquences significatives en termes économiques et sur les activités humaines individuelles et collectives. En effet, ce scénario pourrait
conduire à une production insuffisante de combustible et donc à l’arrêt de certains réacteurs dans les pays occidentaux, donc à une pénurie potentielle d’électricité dans les foyers
et les entreprises et/ou un recours accru à des énergies fossiles pénalisantes sur le plan environnemental.
En France : Orano n’a pas retenu d’autre site pour implanter son projet en France, pour des raisons techniques et économiques. En effet, les installations et les compétences sont déjà disponibles sur le site du
Tricastin, et le coût d’investissement dans un nouveau site serait beaucoup plus élevé qu’une implantation sur ce site.
Aux Etats-Unis : Il est important de rappeler qu’un projet d’usine
d’enrichissement d’uranium aux Etats-Unis avait été conduit en 2010 par le groupe à l’époque. Il avait été mis en veille en raison de
la surcapacité du marché suivant
l’accident de Fukushima. Les équipes d’Orano continuent à travailler sur l’étude d’un projet se situant aux Etats-Unis et les conditions à réunir pour en permettre sa réalisation. Toutefois,
compte tenu de l’urgence en termes de substitution aux approvisionnements russes, la tenue des délais est la condition sine qua non pour que l’investissement soit réalisé en France.
Une alternative au projet pourrait porter sur sa capacité, en proposant de l’ajuster, à la hausse ou à la baisse. Le choix de demander une augmentation de capacité à 11 MUTS résulte d’une analyse approfondie et réaliste de la situation géopolitique et économique mondiale actuelle et à l’émergence de nouveaux concepts de réacteurs en substitution aux centrales thermiques notamment. Une évolution de la demande en substitution aux centrales thermiques fossiles nécessiterait des capacités distinctes du projet présenté sur le court terme.
Sur le plan technique, les deux alternatives de la diffusion gazeuse et de la technologie laser ne s’avèrent pas satisfaisantes. En effet, la technologie d’enrichissement par diffusion gazeuse est particulièrement consommatrice d’énergie (2 500 kWh/UTS contre 70 kWh/UTS pour la centrifugation) et n’est pas compétitif par rapport à la centrifugation. Par ailleurs, concernant la technologie laser, depuis l’arrêt des expérimentions du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) à la fin des années 1990, plus aucune avancée scientifique n’a permis de rendre ce procédé économiquement compétitif.