Aujourd’hui les producteurs d’électricité occidentaux s’approvisionnent en uranium enrichi auprès de différents enrichisseurs dont le russe Rosatom. De nombreux énergéticiens, encouragés aussi par leurs États, souhaitent désormais sécuriser leurs approvisionnements en réduisant leur dépendance et leur part d’approvisionnement en uranium enrichi russe.
Rosatom représente en moyenne 30 % des approvisionnements sur le marché occidental.
En effet, 4 producteurs majeurs se répartissent le marché mondial de l’enrichissement : 2 enrichisseurs occidentaux (Urenco et Orano), 1 enrichisseur Russe (Rosatom) et 1 enrichisseur Chinois (CNNC), ce dernier principalement pour ses propres besoins. Les deux marchés russe et chinois sont fermés aux fournisseurs occidentaux.
Le risque de rupture des livraisons d’uranium enrichi en provenance de Russie est l’une des conséquences immédiates potentielle du conflit russo-ukrainien. En effet, les Etats occidentaux peuvent
décider d’y mettre fin par des sanctions ou mettre en place des restrictions à l’importation avec des quotas comme aux Etats-Unis et la Russie peut, de son côté, décider de restreindre ses exportations
comme elle a pu le faire pour le gaz. Sans augmentation des capacités d’enrichissement occidentales à court et moyen termes et en cas d’arrêt des exportations russes d’uranium enrichi, ce scénario conduirait,
après utilisation des stocks d’uranium enrichi des électriciens, à un arrêt potentiel de réacteurs aux États-Unis et/ou en Europe. Les conséquences seraient importantes sur le prix de l’électricité,
voire sur les émissions de CO2 en cas de recours à des énergies fossiles de substitution.
Au niveau mondial, Urenco dispose de 31 % de la capacité de production, Orano de 12 % et Rosatom dispose de 43 %. La Russie assure aujourd’hui sa souveraineté énergétique contrairement à l’Europe et aux Etats-Unis. Rosatom représente ainsi en moyenne 30 % des approvisionnements sur le marché occidental (Sources : rapport annuel ESA 2021 ; 2021 Uranium Marketing Annual Report, Mai 2022, U.S. Department of Energy Washington, DC 20585, et Ux).