Tout savoir sur le PNGMDR

La Commission nationale du débat public (CNDP) organise un débat public du 17 avril au 25 septembre 2019 en vue de la préparation de la 5ème édition du Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs (PNGMDR) 2019-2021. Mis à jour tous les 3 ans, le PNGMDR dresse le bilan des modes de gestion existants des matières et des déchets radioactifs, recense les besoins prévisibles d'installations d'entreposage ou de stockage, et précise les capacités nécessaires pour ces installations et les durées d'entreposage.
Piscine entreposage déchets nucléaires Piscine entreposage © Orano
Orano se félicite du lancement de ce débat public, une première dans le réexamen du PNGMDR. C’est en effet l’occasion d’expliquer les principaux enjeux relatifs aux matières et déchets radioactifs et de répondre aux interrogations et aux inquiétudes qu’ils peuvent susciter. L’occasion de rappeler que les déchets nucléaires sont recensés, surveillés, conditionnés, stockés dans des centres prévus à cet effet ou entreposés en toute sûreté en attendant une solution définitive.

Qu’est-ce qu’un déchet radioactif ?

Parmi les substances radioactives, certaines relèvent du statut de matières et d’autres de celui de déchets. 
  • Une matière radioactive est une substance pour laquelle une utilisation ultérieure est prévue ou envisagée, le cas échéant après traitement. Elle peut donc être valorisée, recyclée et réutilisée. Il s’agit principalement des combustibles nucléaires, neufs ou usés, de l’uranium (naturel, enrichi, appauvri ou de retraitement), de plutonium.
  • Les déchets radioactifs sont des substances radioactives pour lesquelles aucune utilisation n’est prévue ou envisagée ou qui ont été requalifiées comme tels par l'autorité administrative. 
Aujourd’hui 96 % du combustible nucléaire usé est recyclable. 4% seulement sont des déchets hautement radioactifs. 
Voir notre dossier DECODAGE : "Tout savoir sur les déchets radioactifs en France"
96 pourcent d'un combustible usé est recycable
Le code de l’environnement confie à l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) la mission d’établir un inventaire national des matières et des déchets radioactifs tous les trois ans. Il est disponible sur le site de l’Andra. Cet inventaire constitue une donnée d’entrée pour l’élaboration du PNGMDR. Il existe également une classification des déchets radioactifs.

Le recyclage : une solution durable pour le nucléaire

Grâce aux technologies d’Orano, uniques au monde dans le traitement-recyclage, près de 96% du combustible usé utilisé dans les réacteurs nucléaires de production d’électricité ou de recherche peut être recyclé. La matière nucléaire est réutilisable pour fabriquer de nouveaux combustibles qui fourniront à leur tour de l’électricité. 
Autre vertu du recyclage : l’économie de matières premières. Un gramme de plutonium, 100 grammes d’uranium ou 300 grammes d’uranium appauvri ont le même potentiel énergétique qu’1 tonne de pétrole, 2,5 tonnes de bois ou encore 1,5 tonnes de charbon. 
10 % de l’électricité nucléaire française provient actuellement de matières recyclées. Avec les avancées industrielles, et notamment l’utilisation du combustible recyclé MOX dans de nouveaux réacteurs (1300 MW) ou le multi-recyclage des combustibles nucléaires, ce taux pourra être porté jusqu’à 30%. 
En France près d'1 ampoule sur 10 fonctionne grâce au combustible MOX
Autre atout majeur du recyclage, la réduction par 5 du volume des déchets ultimes (4% du combustibles usé) et par 10 de leur radiotoxicité sur le long terme. Ces déchets de haute activité sont ensuite conditionnés de manière sûre et pérenne. Ils sont insérés dans une matrice de verre permettant d’assurer le confinement de la radioactivité des déchets sur le très long terme (plus de 100 000 ans) et entreposés sur le site de la Hague. Couplé avec le stockage géologique, la vitrification constitue la solution la plus sûre d’après l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).
Le recyclage permet de réduire par 5 le volume de déchets de haute activité

L’uranium appauvri, une réserve stratégique

En plus des matières contenues dans les combustibles nucléaires usés (après utilisation dans les réacteurs nucléaires), l’uranium appauvri, obtenu lors du procédé d’enrichissement de l’uranium naturel (avant utilisation dans les réacteurs nucléaires) est également une matière recyclable. Elle peut être utilisée pour produire de l’électricité bas carbone. Au-delà de son recyclage actuel dans le combustible Mox, les perspectives de valorisation incluent son ré-enrichissement pour obtenir du combustible UNE (uranium naturel enrichi) utilisables dans les réacteurs actuels. L’uranium appauvri pourra également être valorisé dans les réacteurs de quatrième génération.
Aujourd’hui, il constitue une réserve stratégique qui peut être considérée comme une « mine domestique » (300 000 tonnes) : un atout majeur pour la France. Ce volume correspond à environ 60 000 tonnes d’uranium naturel, soit environ 7 à 8 ans de consommation annuelle d’uranium pour le parc français actuel. 

Stockage des déchets de haute activité : la solution CIGÉO

L’Andra est chargée notamment de gérer les centres de stockage existants et de conduire les études en vue d’un stockage géologique pour les déchets de haute activité et les déchets de moyenne activité à vie longue. CIGÉO, situé à Bure-Saudron (Meuse/Haute-Marne), est un projet de stockage géologique. Il représente la solution la plus pérenne, la plus sûre et la plus responsable vis-à-vis des générations futures pour les déchets ultimes aujourd’hui entreposés de façon sécurisée et stable dans les installations de la Hague. 

La gestion des déchets de très faible activité (TFA)

C’est l’un des enjeux du PNGMDR. Actuellement, en France, tout produit entré dans une zone nucléaire est considéré comme radioactif – sans considération de son réel niveau de radioactivité. 
Dans le reste de l'Europe, la qualification d'un déchet se fait sur la base de sa radioactivité : en dessous d'un certain seuil de radioactivité, un déchet n'est pas considéré comme radioactif.
Alors qu’apparait une demande forte dans la société pour développer l’économie circulaire, le recyclage des déchets métalliques de très faible activité pourrait par exemple être envisagé. Cette nouvelle approche, mise en œuvre avec toutes les précautions nécessaires, permettrait d’économiser les matières premières mais également de réduire le volume de déchets devant être stockés. 
Exemple 150 000 tonnes de métaux issus du démantèlement des diffuseurs sur l’ancienne usine d’enrichissement Georges Besse 1, arrêtée en juin 2012, sont des matériaux TFA pouvant être recyclés.

Cahier d’acteur Orano dans le cadre du débat national PNGMDR (cliquer ici)

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