Avec un climat plutôt sec et très chaud, le liquide des bassins s’évapore mais les sels présents dans les effluents de bassins de COMINAK forment une croûte sèche et friable en surface. Cette croûte,
de seulement quelques centimètres d’épaisseur, suffit à constituer un écran qui rend difficile et lente l’évaporation du liquide toujours contenu dans les boues sous la surface.
Le séchage
reste donc incomplet et la nature boueuse des bassins persiste au cours du temps. Sans compter que les sels qui se cristallisent se redissolvent au contact de l’eau. Tout ces phénomènes rendent donc très complexe le réaménagement
de ces bassins.
Avant que le site minier ne soit fermé, un essai de recouvrement a été réalisé sur un bassin. Des matériaux, essentiellement de l’argilite, ont été déposés de façon progressive depuis les bords du bassin, mais le processus est très lent, le poids de la couverture et des engins de terrassement a fait s’effondrer le front d’avancement, et des sondages ont montré la persistence de quelques poches de liquide. Il fallait donc envisager une autre solution et cela dans un temps limité.
Aucune méthode n'existait pour réaménager des bassins contenant des sels dans la littérature. De nombreuses recherches ont été effectuées, les experts d'Orano mis à contribution, les ingénieries
consultées. Les caractéristiques des bassins traités n'étaient pas les mêmes, ou parfois les bassins n'étaient simplement pas réaménagés.
L’objectif de leur
réaménagement est de sécuriser et stabiliser les bassins, ce qui se traduit par la nécessité de les assécher au maximum. Il nous fallait donc trouver, suite au premier essai infructueux, le meilleur
matériau et la meilleure méthode de comblement.
Nous avons décidé en novembre 2020 de faire des essais pour mieux comprendre le comportement des sels, mais aussi les effets de la boue sur les matériaux
que l’on pourrait utiliser en comblement, et inversement.
Les essais en laboratoire ont montré que le sable affichait les meilleurs résultats grâce à sa densité constante et relativement faible, sa
capacité d’absorption rapide et importante (jusqu'à 30% de son volume), son effet positif sur les remontées capillaires et sa résistance dans le temps à la forte acidité des boues.
Les
essais à petite échelle sur site ont, quant à eux, mis en évidence la facilité d’exploitation du sable éolien, la stabilité qu’il offre une fois arrosé pour le déplacement
des engins, l’absence de remontée par capillarité, la faible pénétration du sable dans la boue mais aussi la possibilité de créer des puits de pompage dans l’ouvrage en sable pour les poches de
liquide résiduelles.
Sans compter qu’en plus, c’est un matériaux présent en grande quantité localement.
En parallèle, pour éviter les débordements des boues, nous avons mis au point une méthode de mise en œuvre unique qui consiste à créer des jetées de sable, espacées régulièrement en partant de deux digues opposées. Cette méthode permet de répartir les forces exercées sur les boues dans de multiples directions. Une fois que les jetées se rencontrent au centre du bassin, les espaces non couverts entre les jetées sont divisés en secteur par des jetées intermédiaires jusqu’au recouvrement total. Une couche d’argilite est ensuite déposée sur l’ensemble de la surface, qui peut supporter le poids d’engins de chantier.
A la fin des travaux de réaménagement des bassins, un engin de plus de 30 tonnes pourra rouler sans mouvement de terrain et en toute sécurité
Grâce à cette méthode fiable, efficace, n’utilisant que des matériaux disponibles en quantité localement, fin 2024, 50% des bassins seront comblés.
La fin des travaux est prévue
pour 2028/2030, le site sera alors entièrement sécurisé et rendu au plus proche de son état initial. La zone réaménagée pourra être remise dans le domaine public.