La neutralité carbone ne veut pas dire la suppression des émissions de gaz à effet de serre. Selon la définition du Parlement Européen, la neutralité carbone, c’est "l’équilibre entre les émissions de carbone et l'absorption du carbone de l'atmosphère par les puits de carbone".
L’ampleur du défi est donc claire. Elle impose des réductions drastiques des émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES) produites par les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel), particulièrement dans les secteurs de la production et de la consommation d'énergie, ainsi que le déploiement de solutions pour extraire le carbone de l'atmosphère. La maximisation des puits de carbone naturels (notamment la reforestation et l’utilisation durable des terres) et l’utilisation de technologies innovantes peuvent y contribuer.
Pour cela, des transitions rapides et profondes de toutes les composantes clés du système économique sont nécessaires : énergie, industrie, bâtiments, transport et utilisation des terres. Sans compter nos modes de vie, en réduisant notre empreinte carbone.
L’Union Européenne s’est fixé un objectif de neutralité carbone en 2050. La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Elle passe par plusieurs actions :
- Décarboner totalement la production d’énergie à l’horizon 2050 : ressources en biomasse, géothermie, pompes à chaleur, électricité décarbonée (nucléaire & renouvelables) ;
- Réduire la consommation d’énergie dans tous les secteurs, en renforçant l’efficacité énergétique et en développant la sobriété de nos modes de consommations, sans perte de confort ;
- Diminuer les émissions non liées à la consommation d’énergie par exemple de l’agriculture ou des procédés industriels ;
- Augmenter les puits de carbone (naturels et technologiques) pour absorber les émissions résiduelles incompressibles à l’horizon 2050, tout en développant la production de biomasse.
Le calcul de l’empreinte carbone permet d’évaluer la quantité de CO2 d’origine anthropique émise dans l’atmosphère. On obtient une estimation de cette quantité en kilogramme équivalent CO2 (eq CO2). Établir un bilan carbone permet d’analyser quelles sont les activités les plus polluantes et mettre ainsi en place des actions adéquates pour réduire les émissions de dioxyde de carbone. Il est important de faire le calcul sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit.
Si demain nous arrêtions brusquement d’émettre des gaz à effet de serre à l’échelle de la planète, au bout d’un siècle 40 % du surplus de CO2 que nous avons créé seraient encore dans l’atmosphère, et 20 % seraient toujours là au bout de 1 000 ans. C’est la très grande stabilité chimique du CO2 qui est à l’origine de cet effet persistant. Du fait de l’inertie du CO2 dans l’atmosphère, le changement climatique va continuer à s’amplifier pendant des décennies, des siècles ou des millénaires si on ne fait rien.
La France, elle, s’est engagée vers la neutralité carbone pour 2050. Il faut savoir que la part importante du nucléaire, combinée au renouvelable, a fait de la France le pays le moins émetteur en équivalent CO2 par habitant des 7 puissances les plus développées. Grâce au nucléaire en majorité, mais aussi aux renouvelables dont l’hydroélectricité, la France dispose d’une électricité bas carbone à + de 90%.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE ) mise beaucoup sur le captage-stockage de CO2. Elle estime, dans son scénario optimiste, qu’il permettrait de limiter à 2°C le réchauffement de la Planète d’ici 2100, que cette technique pourrait contribuer à hauteur de 14 % à la réduction globale des émissions de CO2 d’origine fossile d’ici 2060. Intéressant donc mais pas suffisant, d’où la nécessité de développer les sources d’énergies bas carbone mais également l’efficacité énergétique
Pour en savoir plus : https://www.club-co2.fr/fr/content/comment-capter-le-co2