COP27 et COP15 : ce qu’il faut retenir

Conférence annuelle incontournable sur le climat, la COP27 s’est pourtant clôturée à Charm el-Cheik sur une note mitigée. Avec l’ambition de diminuer, voire de s’affranchir des énergies fossiles, les COP permettent de suivre les engagements des pays en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Quelles sont finalement les décisions prises lors de cette 27e édition ? Quel avenir se dessine face aux défis climatiques et sociétaux ? Et quelles différences avec la COP15 de Montréal ? Retour sur ces évènements majeurs, pour décrypter les accords conclus et les actions futures qui seront menées par les Etats membres des Nations Unies.

Un accord historique avec l’aide financière « pertes et dommages »


Fait notable de cette COP27, la mise en place d’un fonds « pertes et dommages ». Avec un jour de retard sur l’agenda prévu, les Etats membres ont fini par trouver un accord autour de cette aide financière dont les pays majoritairement du Sud seront bénéficiaires. 
Révélant un enjeu de justice climatique, l’aide « pertes et dommages » vise le rétablissement d’un juste équilibre envers les pays touchés de plein fouet par le dérèglement climatique. Elle traduit les demandes de réparations émanant des pays pauvres, qui subissent les conséquences du changement climatique causé majoritairement par les pays riches.  

Le fonctionnement et les financements du fonds seront ensuite élaborés par un « comité de transition » d’ici à la prochaine COP28, qui aura lieu aux Emirats arabes unis fin 2023. 
Parmi les signataires et contributeurs, on retrouve l’Union européenne. Seulement ni la Chine, ni les Etats-Unis, n’ont statué sur ce point à l’issue des négociations. 

L'établissement d'un fonds n'est pas une question de charité. C'est clairement un acompte sur l'investissement à plus long terme dans notre avenir commun et un investissement dans la justice climatique. », Sherry Rehman, ministre du Changement climatique pakistanaise. 

Le président de la République, Emmanuel Macron, a cependant exprimé son avis mitigé sur cette aide financière qu’il juge insuffisante. À la suite de la COP27, il a d’ailleurs annoncé l’organisation d’un sommet à Paris en 2023, pour la mise en place avec les pays vulnérables, d’un « nouveau pacte financier ». 

Maintenir la limitation du réchauffement climatique à 1,5°C


Un des enjeux majeurs de notre avenir climatique repose sur la limitation du réchauffement climatique de la planète, qui doit rester nettement inférieur à 2°C, par rapport à l’ère préindustrielle. C’est lors de l’accord de Paris signé en 2015 à la COP21, que l’ambition des 1,5°C a été annoncée, en s’appuyant sur les études du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Pour y parvenir, les émissions de gaz à effet de serre doivent plafonnées d’ici à 2025, avec une réduction des rejets de plus de 40 % d’ici à 2030.

Lors de la COP27, l’Union européenne n’envisage pas de recul possible, mais au contraire, encourage le maintien de cette trajectoire. Seulement, aucun nouveau moyen n’est évoqué pour renforcer les actions. Une déception pour l’UE, puisque les politiques en cours conduisent davantage vers un réchauffement climatique de +2,8°C

 

Nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant. Et c'est une question à laquelle cette COP n'a pas répondu", a déploré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

 

Comme l’a rappelé le président américain, Joe Biden, lors de son passage à la COP27, rester à portée de cet objectif pourrait se concrétiser en agissant sur les émissions de méthane. La réduction de ce gaz, responsable de 25 % de la hausse des températures depuis l’ère industrielle, est atteignable.  
Le « pacte global sur le méthane » signé lors de la COP26 de Glasgow par 103 pays, s’est vu rejoint par une cinquantaine d’autres pays avec pour objectif : réduire de 30 % leurs émissions de méthane d’ici à 2030. 

Le GIEC a estimé qu’une réduction de 45 % de ses émissions d’ici à 2030 permettrait d’éviter une hausse des températures de 0,3°C en 2040, et de 0,8°C à la fin du siècle. 

 

Le saviez-vous ?
Le méthane à un pouvoir réchauffant 84 fois plus important que le CO2 sur 20 ans. 

Statut quo sur les énergies fossiles


Alors que 80% des énergies consommées dans le monde sont des énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole), principales sources d’émission de gaz à effet de serre, la COP27 n’a pas été au rendez-vous sur ces questions fondamentales. 

La fin des subventions aux carburants fossiles est confirmée. Seulement, la sortie du pétrole et du gaz reste en suspens. 
C’est lors de la COP26 de Glasgow qu’avait été évoquée une sortie progressive des centrales à charbon. Lors de la COP27 cet objectif est réaffirmé, appuyé par un appel à l’accélération des énergies renouvelables pour les 10 prochaines années. 

La décision finale de la COP27 reprend celle de la COP26, qui est d’ailleurs le 1er texte à faire mention des énergies fossiles, en appelant à :

 

Accélérer les efforts vers la diminution progressive de l’énergie au charbon, sans système de capture de CO2 et des subventions inefficaces aux énergies fossiles.

Quelles différences entre la COP27 et la COP15 ?


Après la COP27, place à la COP15 de Montréal. Pourquoi cette conférence ? En quoi se distingue-t-elle de la COP27 ?

Lors du Sommet pour la Terre, qui a eu lieu à Rio de Janeiro en 1992, les COP dédiées au climat ont été créées. Seulement, deux autres conventions ont également été ratifiées : la convention sur la lutte contre la désertification (CLD) et la convention pour la diversité biologique (CDB). La CLD a donné naissance à la « COP désertification », qui a lieu tous les 2 ans depuis 1997. Et la CDB s’est traduite par la « COP biodiversité », dont la 15e édition a eu lieu à Montréal. 

La COP15 de Montréal s’est conclue sur un accord majeur entre plus de 190 pays, qui s’engagent à protéger 30 % des milieux naturels terrestres et maritimes de la pollution et de la crise climatique, d’ici à 2030. Aujourd’hui, ce sont 17 % des terres et 8 % des mers qui sont préservés. 

Autre distinction importante de cette COP : la reconnaissance du rôle des peuples autochtones dans la préservation du vivant. Une aide de 20 milliards de dollars par an à partir de 2025, qui passera à 30 milliards dès 2030, financera les pays du Sud, viviers de biodiversité. 

 

Le saviez-vous ?
Orano s’est doté en 2022 d’une stratégie pour la protection de la biodiversité, en cohérence avec son engagement climatique. Elle se décline sur 3 axes : préserver, cohabiter et valoriser la biodiversité des sites du groupe. 

L’engagement d’Orano envers la préservation de la biodiversité en 3 faits marquants

  • La préservation de l’environnement avec l’engagement d’Orano de ne pas exploiter un site situé dans une zone identifiée à forts enjeux de biodiversité, en cohérence avec le référentiel de l’UNESCO. 

  • La mise en place d’une gestion de cohabitation raisonnée avec les milieux naturels des sites comme : la disposition d’hôtels à insectes, des espaces ouverts pour les chauves-souris en remplacement de la fermeture de certaines galeries minières, la surveillance spécifiques de certaines espèces comme le faucon pèlerin, etc. 

  • Des actions de valorisation écologique comme le développement d’espèces végétales et animales dans la zone du Marais Roger au nord du site de recyclage des combustibles usés à la Hague. 
    Chez Orano, près de 35% des mines d’uranium sont transformées en zone écologique et forestière

L'Après-Mines en France

  • Grâce au nucléaire, la part des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) dans la production d’électricité française n’est plus que de 7 % contre 66% en 1970.
  • Le nucléaire émet 70 fois moins de CO2 que le charbon, 40 fois moins que le gaz, 4 fois moins que le solaire, 2 fois moins que l'hydraulique et autant que l'éolien.
  • Au total, les renouvelables et les énergies peu carbonées - dont le nucléaire et l’hydroélectrique - comptent pour 37 % de la production électrique mondiale, le reste provenant des énergies fossiles.
  • Pour rester à + 1,5°C au maximum, le GIEC appelle d’ici 2050 à cesser tout usage du charbon et à réduire de respectivement 60 % et 70 % ceux du pétrole et du gaz (par rapport aux niveaux de 2019). 
  • Grâce au nucléaire en majorité, mais aussi aux renouvelables dont l’hydroélectricité, la France dispose d’une électricité bas carbone à + de 90 %.
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